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Pollution des sols: un risque sérieux aussi pour les maraîchers

Dernière mise à jour : 18 févr. 2022



En Wallonie, des espaces de production maraîchère se développent dans divers environnements verdoyants. Toutefois, même sur de telles parcelles, des analyses de sols peuvent montrer que le niveau de pollution du sol est "très limite" (il s'agit presque toujours d’excès de cadmium ; mais pas seulement).


Même lorsque le niveau de pollution du sol est en-dessous des seuils légaux, diverses situations particulières peuvent amener à un taux de métaux lourd dans certains légumes qui dépassent les seuils admis. Des lots entiers de légumes doivent alors être jetés.

Par exemple, il suffit qu'il y ait un peu de sécheresse pour que le niveau de métaux lourd grimpe dans telle variété de légume et ne respecte plus les normes, et pas dans une autre.


Dans la pratique, les enjeux sont bien plus compliqués et incertains encore : en effet, un légume jeune ne présente pas nécessairement le même niveau de pollution aux métaux lourds qu'un légume plus mature. D'autres facteurs peuvent aussi jouer : non seulement la sécheresse, mais au contraire la pluie... ou encore la variété de légume. Comment prévoir ce qu'il en sera ? Des maraîchers installés sur des terrains dont le niveau de pollution est en dessous des normes, mais relativement proche de celles-ci, seront dès lors confrontés à des risques de pertes importants, incessants et très imprévisibles.


Si des dépassements de seuils sont constatés, l'Afsca effectuera probablement des analyses répétées, jusqu'à ce que les taux de pollution soient sous les seuils légaux (ce qui signifie éventuellement des contrôles et des rejets de lots de légumes sans fin...).


Ce qui est frappant selon des témoignages que nous avons recueillis dans la région de Verviers : même en pleine campagne, le niveau de pollution des sols peut être relativement important. Plusieurs facteurs peuvent jouer un rôle déterminant :

  • Un facteur géologique (la nature du sol elle-même)

  • Un facteur lié à des industries et mines existant par le passé (ce fut le cas sur bien des territoires en Wallonie)

  • Un facteur lié à des pollutions aériennes (dépôt de fumées d'industries - c'est le cas dans toute la vallée de la Vesdre, par exemple).

A ces problématiques vient s'ajouter l'évolution des normes et des règles elles-mêmes. Ainsi l'Union européenne a récemment modifié les règles du jeu : les normes relatives aux teneurs en substances toxiques dans les aliments sont devenues beaucoup plus sévères (cfr. par exemple le cas du cadmium). Selon le témoignage d'un maraîcher, "l'UE considère en effet que de tels progrès ont été effectués en matière environnementale ces dernières années, que certains seuils de tolérance à la pollution par métaux lourds peuvent dorénavant être assez considérablement abaissés".


Ceci signifie que certains maraîchers pourtant établis de relativement longue date pourraient dorénavant et brusquement ne plus être en capacité de respecter les nouvelles normes, ce qui s'avère bien sûr catastrophique pour leur entreprise et leur famille.

La Wallonie pourrait-elle ou voudra-t-elle activer certains leviers pour soutenir ces maraîchers ? Rien n'est moins sur : voir l'article paru sur le site de la RTBF : "Maraîchers liégeois et métaux lourds : pas d’assouplissement des normes européennes avertit le ministre wallon de l’agriculture".


Ces constats montrent notamment que pour tout projet de nouvelle installation, même s'il s'agit de terres situées en pleine campagne, il faudra avant de les acquérir ou de les louer, faire des analyses de pollution du sol et s’assurer que ce niveau de pollution du sol soit (nettement) inférieur aux seuils légaux.



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